La relocalisation des réfugiés en Europe - Toute l'Europe

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Entre 215 et 880 réfugiés par million d’habitants

Afin de répartir équitablement ces 120 000 réfugiés au sein des Etats membres de l’Union européenne, la Commission a choisi des critères "objectifs et quantifiables" : la population et le PIB comptant pour 40 % chacun, le nombre moyen de demandes d’asile antérieures et le taux de chômage comptant pour 10 % chacun.
Selon cette "clé de répartition", l’Allemagne est, de manière prévisible, le pays qui devra accueillir le plus grand nombre de réfugiés : 31 443 pour être exact. Suivent la France (24 031), l’Espagne (14 931) et la Pologne (9 287).
Rapportés au nombre d’habitants, ces contingents de réfugiés représentent entre 215 et 880 personnes pour un million d’habitants. La Roumanie est ainsi le pays qui aura la charge d’accueillir le plus petit nombre de réfugiés par million d’habitants (215), devant la Bulgarie (220), la Pologne (243) et la Croatie (247).
A l’inverse, c’est le Luxembourg qui devra recevoir le plus de réfugiés par rapport à sa population (880 personnes par million d’habitants), devant la Suède (466), la Finlande (444) et Malte (443). Avec 24 031 réfugiés à accueillir pour une population d’environ 64,5 millions d’habitants, la France devra recevoir sur son sol 372 personnes par million d’habitants.
Naturellement, l’Italie, la Grèce et la Hongrie, premiers pays d’accueil, de par leurs situations géographiques, et d’ores et déjà saturés dans le traitement des demandes d’asile, ne font pas partie de cette répartition.
Quant au Danemark, à l’Irlande et au Royaume-Uni, ces trois Etats membres ne sont pas immédiatement concernés par la répartition des réfugiés, dans la mesure où ces derniers disposent "d’options de retrait". Pour l’heure, ils sont libres de se porter volontaires pour accueillir des réfugiés sur leurs sols, ou non.
Par ailleurs, les pays concernés par ce projet de répartition contraignante des réfugiés auront la possibilité de se déclarer incapable de participer, temporairement, à cette relocalisation. L’Etat membre devra dès lors présenter des motifs "objectifs et justifiés" à la Commission européenne. Une contribution financière pouvant aller jusqu’à 0,002 % du PIB sera alors exigée en compensation.

Convaincre les dirigeants européens et les conservateurs

"Il est temps que nous jetions les fondements d’une politique migratoire véritablement européenne, comme nous l’avons appelé de nos vœux au moins de mai dernier", a ainsi déclaré Jean-Claude Juncker dans son discours sur l’état de l’Union le 9 septembre. "Grâce aux mesures que nous proposons aujourd’hui, les personnes ayant manifestement besoin d’une protection internationale seront relocalisées rapidement après leur arrivée – pas seulement dans le cadre de la crise actuelle, mais aussi lors de toute crise à venir", a-t-il poursuivi.
Le Conseil "Affaires intérieures" du 14/09 sera la prochaine occasion pour les États membres d'examiner et d'adopter les propositions législatives de laCommission  européenne. Les mécanismes de relocalisation d'urgence doivent être adoptés par le Conseil, en consultation avec le Parlement européen.
Largement applaudi durant son allocution devant les eurodéputés, le président de la Commission européenne devrait pouvoir compter sur le poids du Parlement européen au moment de faire accepter sa stratégie par les Etats membres. Les ministres européens de l’Intérieur doivent en effet se réunir le 14 septembre prochain. Les élus socialistes au Parlement européen ont ainsi communiqué leur plein soutien à Jean-Claude Juncker. "Nous félicitons [les] annonces faites aujourd’hui par M. Juncker", indique le communiqué de presse de la délégation socialiste. "Et nous appelons la droite européenne à les soutenir", conclut-il.
Car au fond, outre les partis eurosceptiques et europhobes représentés dans l’hémicycle, qui ont logiquement rejeté les propositions de M. Juncker, les seules réserves notables quant à la stratégie de la Commission concernant les réfugiés, sont venues du Parti populaire européen (PPE), groupe parlementaire où figurent les formations conservatrices et auquel appartient pourtant Jean-Claude Juncker. A cet égard, les eurodéputés élus sous les couleurs des Républicains (ex-UMP), par l’intermédiaire de Brice Hortefeux, spécialiste des questions relatives à l’immigration, ont contesté le principe de "quotas contraignants" ou encore d’ouverture des frontières, comme l’Allemagne l’a fait au cours des derniers jours. En faisant ce choix, "nous encourageons les mouvements migratoires et les traversées de la Méditerranée", font ainsi valoir la délégation des Républicains.

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