Le conflit israélo-palestinien : un conflit trop complexe?
Le conflit israélo-palestinien et la question
palestinienne
Comment voir "clair" et éviter d'être manipulé?
Comment échapper à cette analyse biaisée d'une réalité
complexe? Comment éviter d'être dupe en quelque sorte? On pourrait répondre à
ces questions de la manière suivante : en se fatiguant ! Oui, rien n'est
complexe au niveau géopolitique à partir du moment où on se pose les bonnes
questions et où on dégage les intérêts de chacun, en les mettant en perspective
et surtout en y recherchant les causes. Cette
démarche critique demande à faire une recherche pertinente des sources
d'information non manipulées ou dénuées de caractères partisans quels qu'ils
soient (extrémismes, impérialismes, ...). Les manipulations sont multiples dans
la période de civilisation de masse dans laquelle nous nous trouvons
aujourd'hui, et comme dit déjà plus haut, les médias "meanstream", dont la plupart sont contrôlés par des acteurs
économiques importants cotés en bourse (Bouygues, Dassault, Lagardère, etc. en
France), ne peuvent plus fournir une information fiable allant à contre-courant
de la pensée dominante. En effet, les logiques de rentabilité imposées par les
actionnaires sur les chefs de rédaction de presse, imposent des pratiques
consistant à "faire du chiffre" en vendant une information ne
traitant que les événements "chocs", à la Tom et Jerry, qui occultent
les causes essentielles.
Tout le monde pour comprendre et décoder ce conflit. On peut
tous devenir des "experts", c'est d'ailleurs la seule solution pour
résoudre le problème de l'info. Ceux qui nous affirment que c'est trop
compliqué et que l'on ne trouvera jamais de solution ont intérêt à ce que le
conflit continue. Ceux-ci servent donc l'intérêt des dominants. La solution :
devenir des citoyens intelligents et actifs!
Récemment retraité, Jean Schils (professeur d'histoire au
Collège pendant 38 ans) insistait sur notre capacité à faire "bouger les
choses", à ne pas être "des moutons manipulés suivant le
troupeau" ou encore à mettre "la bonne paire de lunette" pour
voir le monde du côté des opprimés et des victimes pas des dominateurs et des
puissants. Pour y arriver il préconisait une méthode qui se résumait en trois
points : Voir, Juger et Agir. Je
reproduis ci-dessous la partie de son syllabus ([1])
qui parlait de l'objectif de son cours d'histoire.
1.
Voir (La
vérité pour comprendre le monde tu chercheras)
La concurrence dans les médias
classiques offre souvent au malheureux lecteur ou téléspectateur que des
images-choc, des faits divers, le récit des événements du jour ou de
pseudo-analyses conformistes. Beaucoup de journalistes sont acquis au maintien
de l'ordre établi et portent avec fierté la paire de lunettes qu'on leur a mise
sur le nez. Pour voir, c'est-à-dire comprendre, on doit se fatiguer, en
consultant des dictionnaires et des atlas historiques, en lisant des livres, en
s'abonnant à des sources d'information alternatives comme Le
Monde Diplomatique.
2.
Juger (La
propagande tu décrypteras et dénonceras)
Juger demande aussi un effort.
Ceux qui prétendent ne pas le faire le font quand même, mais en termes conformistes,
en répétant les clichés que véhiculent les médias, les hommes politiques et les
braves gens.
Pour juger une situation, il
importe de se poser quelques questions fondamentales :
·
qui est le fort et qui est le faible ?
·
qui a commencé ?
·
quel est l'intérêt de chacun ?
·
que met-il en avant pour justifier son action ?
·
quelle grande puissance se trouve derrière ?
Bref, on ne peut juger une
situation géopolitique qu'après avoir décrypté la propagande.
3.
Agir (Des
contre-pouvoirs par un engagement citoyen tu créeras)
C'est le plus difficile. Car nous
vivons dans un monde où tout paraît si compliqué et si manipulé qu'on préfère
jouer les blasés, invoquer "la lutte du pot de terre contre le pot de
fer", se recroqueviller dans son cocon, « profiter de la vie » (c’est
très tendance !)
Or partout dans le monde, des
résistances sont à l'œuvre, venant souvent de gens humbles. Contrairement à ce
que l'on raconte, beaucoup de luttes populaires, de résistances localisées
triomphent.
Nul besoin de faire la
révolution. L'important est de renforcer les contre-pouvoirs : un syndicat, un
comité de quartier, une association de consommateurs (ou autre), etc… Chacun
peut y trouver sa place. Chacun peut agir à son niveau.
Extrait premier chapitre (le conflit et son traitement médiatique) du syllabus du cours de géographie sur le conflit israélo-palestinien et la question palestinienne (2014-2015) - M. Capon
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