En Chine, des millions de femmes « manquantes »

Lorsque hommes et femmes sont traités sur un pied d’égalité, la part des deux sexes dans la population est toujours en faveur de ces dernières. Ainsi, en 2005, l’Europe, traditionnellement le plus « féminin » des continents, compte 92,7 hommes pour 100 femmes. Elle est suivie par l’Amérique du Nord (96,9) et l’Amérique latine (97,5). Sans compter l’Océanie (99,5) et l’Afrique (99,8). Au sein du continent asiatique, qui s’avère, avec 103,9 hommes pour 100 femmes, le plus « masculin » de tous, la Chine se démarque particulièrement. Elle compte en effet 106,3 hommes pour 100 femmes, soit 12 % de plus que la norme prévalant dans les pays les plus développés (94,7), 6,5 % de plus que celle que l’on observe en Afrique et 3 % au-dessus de la norme asiatique générale (Chine exclue). Une majorité masculine qui gagne du terrain puisque, il y a vingt ans, il n’y avait encore « que » 105 hommes pour 100 femmes. Force est donc de constater que, d’une part, la Chine compte une majorité d’hommes – prééminence sans fondement biologique – et que, d’autre part, la part masculine de sa population croît plus vite que sa part féminine. Autrement dit, la discrimination des femmes sur une base strictement démographique s’aggrave, et les absentes, au moins dans les statistiques, sont de plus en plus nombreuses. Si la Chine se pliait à la norme et comptait elle aussi une proportion d’hommes de quelques points inférieure à celle des femmes, elle recenserait une soixantaine de millions de femmes supplémentaires, l’équivalent de la population de la France. Cette proportion anormalement élevée d’hommes dans la population chinoise résulte de la conjonction de deux facteurs : une proportion excessive de garçons à la naissance et une surmortalité féminine anormale, en particulier dans la petite enfance.
(Suite de l'article ici.)

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