La Chine change de modèle







La Chine change de modèle




Newsflash n°92


mercredi, 7 septembre 2011
/ Erik Rydberg





Divers observateurs ont qualifié le tournant d’historique. Jusque il y a peu symbole des bas salaires et des mauvaises conditions de travail, la Chine serait en passe de devenir le pays qu’on évite. On ? Entendre les sociétés transnationales qui, de plus en plus, jugent les salaires chinois trop élevés – et délocalisent vers des cieux plus cléments, la Thaïlande, les Philippines, le Bangladesh ou le Vietnam. C’est le cas surtout des grosses boîtes du textile bas de gamme qui fournissent Wal-Mart, comme Top Form International et Li & Fung. Le premier a réduit de 60% ses effectifs de "petites mains" (400 au lieu de 1.000) à Shenzhen, dégoûté de voir le salaire minimum passer de 122,5 à 147 euros par mois. Tandis que le second a réorienté le volume de ses ordres d’achat, tantôt vers le Bangladesh (+52%), tantôt vers la Turquie et l’Indonésie (+20%). Le rapport d’un économiste de la banque UBS confirme : au 1er semestre, les importations européennes et états-uniennes de marchandises issues de l’industrie légère chinoise sont passées en dessous de la barre des 50% rapportés au total. Mais ce sont les explications que donne le Financial Times (7/9/2011) à ce renversement de tendance qui méritent d’être étudiées avec attention. Bien sûr, il y a le facteur démographique, la faible natalité qui tend à éroder la réserve en main d’œuvre féminine, moins onéreuse et plus "maniable" (d’une situation où les travailleuses étaient majoritaires, on est passé à un rapport de 6 à 4 en faveur des hommes dans les usines du sud de la Chine). Mais, de manière plus déterminante, il y a la volonté politique d’imposer par le haut, de manière unilatérale (autoritaire, diront d’aucuns), une hausse générale des salaires (la Chine vise à les "doubler en cinq ans" se plaint Michael Austin, PDG financier de Top Form), voire carrément, dans la province de Guangdong, décourager l’investissement à haute intensité de main d’œuvre pour, plutôt, favoriser les technologies de pointe. Selon le professeur Michael Enright de l’Université de Hong-Kong, ce serait "la première fois dans l’histoire où on aura vu un gouvernement activement tourner la page de ses balbutiements industriels". Sapristi.





Source : GRESEA

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