La dépendance de l’économie palestinienne

La dépendance de l’économie palestinienne

Depuis le déclenchement de la deuxième Intifada en septembre 2000, la situation économique des Territoires palestiniens (Gaza et Cisjordanie) s’est détériorée. En effet, les conséquences des bouclages répétés des territoires imposés par Israël, la construction du mur de séparation, la multiplication de « check point » sur des routes stratégiques, etc. ont provoqué une augmentation du chômage et un accroissement de la pauvreté des palestiniens (en 2005 le taux de chômage était de 22,4 % et le taux de pauvreté 42,9 %). De plus, l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2005 et le boycott économique organisé par le Quartet (Nations Unies, Etats-Unis, Union européenne, Russie) et par Israël a asséché les ressources de l’Autorité palestinienne et provoqué une crise économique d’une grande ampleur.
Comment, dans ces conditions, la mise en place d’une solution politique dans le conflit israélo-palestinien pourra-t-elle être envisagée ? Comment considérer la création d’un Etat palestinien autonome si l’économie de cet Etat n’arrive pas à assurer les besoins de sa population, en terme de consommation, d’infrastructures et d’emplois ?
On le voit, la crise israélo-palestinienne ne trouvera de solution politique que lorsque la dimension économique aura été pleinement envisagée, et non plus négligée comme elle en a fait l’objet depuis plusieurs années. Mais quelle est la situation de l’économie palestinienne aujourd’hui ?
L’économie palestinienne dépend à la fois de l’aide internationale et de ses relations avec Israël. La dépendance extérieure de cette économie est donc quasi-totale. Cette vulnérabilité économique se traduit par une croissance en dent de scie qui oscille considérablement d’une année à l’autre. Ainsi le taux de croissance du PIB de l’économie palestinienne passe de +8,6 % en 1999 à -14,8 % en 2001, puis de +8,7 % en 2005 à des chiffres à nouveaux négatifs comme l’indiquent les projections pour 2006 à 2008 .

  1. La dépendance envers l’aide internationale

L’aide internationale constitue une part importante des recettes de l’Autorité palestinienne et de l’économie des Territoires palestiniens dans leur ensemble. Pour l’année 2005, l’aide internationale s’est chiffrée à 1 300 millions de $, soit 29 % du PIB. Les principaux contributeurs sont l’Union européenne (600 millions $/an) et les Etats-Unis (420 millions $/an). Par habitant, l’aide internationale à l’Autorité palestinienne est la plus élevée au monde ; elle est égale à 324,6 $ par habitant. Cette somme est largement supérieure à celle destinée au Sénégal et au Mali par exemple (respectivement 100 $ et 47,6 $/habitant). Pour lutter contre la pauvreté grandissante de ces dernières années, la structure de l’aide internationale a évolué. Ainsi, la part de l’assistance humanitaire et celle du soutient budgétaire (respectivement 38 % et 27 % du total des aides pour 2005) n’a cessé de croître récemment. Celle allouée au financement des projets de développement (35 % en 2005) – la seule susceptible de soutenir l’économie palestinienne et de créer de nouveaux emplois – a donc due être diminuée. A titre de comparaison la part de l’aide internationale allouée au développement était de 88 % pour la période 1999-2000. A ce changement « forcé » de l’orientation de l’aide internationale, l’Autorité palestinienne a dû faire face à la décision récente des deux principaux contributeurs de limiter leur aide humanitaire suite à l’arrivée au pouvoir du Hamas lors des élections de 2005.

  1. La dépendance par rapport à Israël.

L’économie palestinienne est également largement tributaire d’Israël. Tout d’abord, les décisions israéliennes concernant le commerce entre Israël, Gaza et la Cisjordanie influent directement sur le volume des marchandises importées et exportées. Les importations palestiniennes (qui représentent 70 % du PIB, contre 15 à 20 % seulement pour les exportations), par exemple, subissent de plein fouet les mesures de contrôle mise en place par les israéliens. L’impact de ces contrôles se traduit par une réduction massive des importations mais aussi des exportations palestiniennes. Les importations palestiniennes ont été réduites de moitié entre 2000 et 2002, suite au bouclage des territoires occupés par Israël lié au début de la seconde intifada. Quant aux exportations, celles-ci sont moins nombreuses également suite à ce bouclage. Les pertes de débouchés sur les marchés extérieurs constituent l’une des causes de la diminution des exportations palestiniennes engendrée par ces contrôles intempestifs. Ensuite, il y a le problème des travailleurs palestiniens en Israël. La difficulté de plus en plus grande pour ceux-ci de traverser la frontière suite à la multiplication des check point et de se rendre sur leur lieu de travail en Israël pose de nombreux problèmes. Premièrement, les milliers de travailleurs palestiniens risquent de perdre leur emploi et de se retrouver au chômage. Deuxièmement, et plus globalement, la perte de ces nombreux emplois serait une catastrophe pour l’économie palestinienne qui compte beaucoup sur ces salaires des travailleurs frontaliers puisqu’ils représentent environ 21 % du PIB palestinien. Et l’annonce du gouvernement hébreu dès 2004 de réduire le nombre de travailleurs palestiniens à zéro n’est pas faite pour les rassurer.

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