Démographie Palestine / Israël

Selon les statistiques de la World Bank (2004), Israël comptait 6,8 millions d’habitants sur un territoire de 21 000 km2, soit une densité de population de 324 habitants / km2. Quant à la Palestine actuelle, 3,6 millions d’habitants la peuple pour un territoire de 6 200 km2, soit une densité de population dans les territoires palestiniens de 565 habitants / km2 (Gaza : 1,3 millions d’habitants, 3 889 habitants / km2 ; Cisjordanie : 2,3 millions d’habitants, 396 habitants / km2).

Cependant, le peuple palestinien compte environ 6 millions d’hommes et de femmes éparpillés dans le monde, dont des Arabes israéliens qui sont des Palestiniens qui ont échappé à l’expulsion de 1948-1949. Aujourd’hui (2005) ils représentent 1,3 millions d’habitants, soit 20 % de la population israélienne. Une grande partie d’entre eux sont des réfugiés . Selon l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations unies), plus de 4,2 millions de réfugiés ont été recensés. Ils ont fui leurs villages en 1948 et plus d’un million de ceux-ci vivent toujours dans des camps (voir tableau 1).

Parmi les 6 millions de Palestiniens, trois grands groupes peuvent être distingués : ceux qui vivent sur le territoire de la Palestine mandataire (Israël, Cisjordanie et Gaza), ceux de Jordanie et ceux installés dans les autres pays arabes (Syrie, Liban, Koweït). Le pays arabe ayant accueilli le plus de réfugiés palestiniens est la Jordanie ; ils seraient un peu moins de 2 millions à l’heure actuelle.

Tableau 1 : population palestinienne réfugiée au 31 mars 2005 
Source : UNRWA


Les Israéliens sont majoritairement des juifs (80 % de la population totale). Cette population juive n’en est pas pour autant homogène. En effet, les juifs israéliens sont issus de 104 pays différents. C’est pourquoi, il a fallu reconstituer la langue ancienne commune : l’hébreu.

Israël est donc principalement un pays d’immigration. Depuis la proclamation de l’indépendance (le 14 mai 1948) – et même bien avant – des vagues d’immigration (aliya) successives ont fait converger des milliers de juifs du monde entier vers la « terre promise ». Par exemple, en 1982, suite à une famine en Éthiopie, 500 000 Ethiopiens d’origine juive (Falachas) sont amenés en Israël. Depuis 1991, une nouvelle immigration d’origine russe d’environ un million de personnes en une dizaine d’années a eu lieu. Ces différentes immigrations ont posé et posent toujours actuellement des problèmes d’intégration importants.

La question démographique au Proche-Orient est une question délicate. C’est un des sujets les plus sensibles avec celui de la répartition de l’eau. Cette question concerne principalement l’Etat israélien, qui a été construit comme un « Etat juif », et porte sur la problématique du poids démographique de la minorité arabe au sein de son territoire. En effet, depuis la première guerre israélo-arabe de 1948-1949, l’Etat d’Israël s’est agrandi de 7 000 km2 passant de 14 000 km2 à 21 000km2, englobant des terres palestiniennes qui leur avaient été attribuées depuis le plan de partage de l’ONU le 29 novembre 1947. Suite à cette guerre, 750 000 à 800 000 Palestiniens ont dû quitter leurs foyers. Cependant, 160 000 d’entre eux ont échappé à l’expulsion et sont devenus des Arabes d’Israël. Aujourd’hui, ils représentent 1,3 millions d’individus.

La crainte des autorités israéliennes concernant cette minorité représentant 20 % de la population totale du pays est l’augmentation de la part de celle-ci qui provoquerait, à terme, une inversion de la balance démographique entre juifs et non-juifs et, de fait, une plus grande représentation politique des Arabes d’Israël à la Knesset (le parlement israélien). Cette crainte est fondée sur deux éléments.
  • Premièrement, la fécondité palestinienne est bien plus élevée que celle observée en Israël (5,6 enfants/femme contre 2,9 respectivement) ; celle des populations arabes israéliennes par rapport aux juifs israéliens aussi ! L’accroissement naturel des arabes est donc supérieur à celui des juifs à l’intérieur et à l’extérieur des frontières des l’Etat d’Israël. Les autorités israéliennes en sont conscientes. C’est pour cette raison qu’elles ont toujours encouragé une politique d’immigration juive vers Israël avec pour objectif de maintenir la balance démographique entre juifs et arabes, au bénéfice des premiers.

  • Deuxièmement, le retour hypothétique des très nombreux réfugiés palestiniens (4,2 millions), expulsés pour la plupart de leurs terres lors des différents conflits israélo-arabes et qui théoriquement ont le droit de rentrer dans leurs foyers (droit au retour, résolution 194 des Nations unies), remettrait en cause le caractère majoritairement juif de l’Etat d’Israël. On peut comprendre aisément pourquoi, malgré la reconnaissance de ce droit par le gouvernement israélien de l’époque, les autorités israéliennes refusent le retour de tous les réfugiés palestiniens. Tous les moyens sont bons pour empêcher un quelconque retour « à tout prix » – selon l’expression utilisée par David Ben Gourion (Premier ministre israélien de 1948 à 1963) – : le gouvernement fait détruire ou aménager pour les nouveaux immigrants juifs plus de 400 villages arabes et répartir leurs terres aux Kibboutz et Moshav environnants. La loi sur les « propriétés abandonnées » – destinée à rendre possible la saisie de bien de toute personne « absente » – « légalise » cette confiscation généralisée.

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