Le projet GAP en Turquie : l'environnement sacrifié?

Le sigle turc GAP (Güneydogu Anadolu Projesi- projet d’Anatolie du Sud-Est) désigne un immense chantier de travaux publics, lancé vers la fin des années 1970 et aujourd'hui largement réalisé, couvrant une part non négligeable du territoire turc. Ce chantier consiste en la création de plusieurs dizaines de barrages destinés à maximiser la ressource en eau que représente le château d'eau qu'est l'Anatolie orientale. Deux fleuves en sont issus, l'Euphrate et le Tigre. Ils prennent leurs sources en Anatolie orientale, irriguent l'Anatolie sud-orientale (qui correspond en grande partie à la Turquie kurdophone et arabophone), avant de traverser territoires syrien et irakien. Bâti en grande partie sur des fonds propres, avec des apports internationaux surtout techniques (expertises suisses, israéliennes et japonaises, par exemple), le projet GAP revêt des dimensions multiples : • une nouvelle donne agricole : la création d'un périmètre irrigué de 1 800 000 ha, • une source d'énergie importante avec l'hydroélectricité des principaux barrages (Keban, Karakaya, Atatürk) permettant l'extension vers l'est de l'industrialisation, • un enjeu stratégique pour l'aménagement du territoire : l'accompagnement comprend la construction de routes et d'autoroutes, d'aéroports, l'extension du réseau ferré... • une dimension de politique intérieure évidente : c'est l'intégration d'une vaste partie du Kurdistan turc qui est aussi visée, • une dimension géopolitique implicite et très mal ressentie par les voisins arabes : la Turquie orientale (Taurus) commande de facto une majeure partie des ressources hydrauliques de la région. Au-delà d'un impact important en matière d'aménagement du territoire, les dimensions politiques, tant intérieures qu'internationales, sont évidentes. Les relations turco-syriennes ou turco-irakiennes se sont considérablement détériorées, venant compliquer une situation régionale déjà explosive (Palestine, Kurdistan, conflit irako-iranien, enjeu pétrolier...). La Turquie ne dispose que de très faibles ressources en hydrocarbures, mais la ressource hydrique est pour elle un atout considérable. Source : http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2003/detapia/article.htm Pour en savoir plus cliquez ici.

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